4 novembre 2024
L’empreinte environnementale du numérique suscite des préoccupations croissantes. Au-delà de l’impact sur l’environnement, des termes tels que «virtuel», «artificiel» et «infonuagique» masquent une réalité matérielle méconnue : des infrastructures massives constituées de centres de données, d’objets connectés et de câbles réseau, dont l’expansion engendre une consommation d’énergie et de ressources naturelles alarmante.
La Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST) publie un avis récent sur les enjeux éthiques liés aux impacts environnementaux du numérique, marquant un tournant essentiel pour orienter usagers et décideurs publics vers une sobriété numérique.
Ce travail a été réalisé par les membres de la CEST en collaboration avec un comité d’experts externes, incluant les membres du CIRODD Cecile Bulle, Mohamed Cheriet, et Nicolas Merveille. Ensemble, ils ont analysé la littérature scientifique pendant 4 ans pour formuler 16 recommandations concrètes, visant à garantir que les technologies numériques servent le bien commun de notre société.
Quelques recommandations clés :
-Reconnaître les limites de la numérisation comme stratégie face aux changements climatiques.
-Rendre obligatoire la divulgation de données essentielles à l’évaluation des impacts environnementaux du cycle de vie des technologies.
-Engager une réflexion pour prioriser les usages numériques à travers des dialogues entre toutes les parties prenantes sur les bénéfices et nuisances environnementales et sociales du numérique.
Cet avis renforcera le rôle de la science en offrant des orientations claires aux décideurs et en guidant les pratiques numériques de la société civile vers des solutions durables. En insistant sur la transparence des données, la réduction de l’empreinte environnementale et les technologies respectueuses de l’environnement, il favorisera une approche responsable de la sobriété numérique et encouragera le dialogue entre les parties prenantes pour aligner les innovations avec les objectifs de développement durable du Québec.
Cet avis stimule la transition vers la sobriété numérique, un domaine où le CIRODD s’investit pleinement. Notre engagement en faveur du développement durable se concrétise à travers cette initiative. Dans cette optique, nous prévoyons, en collaboration avec Obvia et Chemins de transition, d’organiser une activité lors de l’ACFAS 2025 pour débattre de la sobriété numérique et élaborer une feuille de route pour un Québec numériquement sobre.
Nous vous invitons à le lire dans son intégralité.
Félicitations aux chercheur·euse·s impliqué·e·s et à tous les membres de la CEST, notamment Sébastien Gambs, membre du CIRODD, pour leur travail exemplaire !