Défi Territoire : se projeter dans l’avenir pour mieux planifier le présent  

À quoi ressemblera la société québécoise dans 20 ans? Quels seront les défis d’aménagement du territoire auxquels elle sera confrontée? Mais surtout, comment faire pour changer le cours des choses et rendre cette société du futur plus respectueuse de l’environnement et des humains? Trois questions sur lesquelles se penche le défi Territoire du projet Chemin de transition – chapeauté par l’Université de Montréal et Espace pour la vie – auquel a pris part Clara Guillemin, étudiante membre du CIRODD, dans le cadre de sa maîtrise.

« Ce qu’on veut découvrir, c’est comment habiter le territoire québécois de façon plus sobre et plus résiliente. Tout ça renvoie non seulement aux concepts de l’aménagement, mais aussi à nos modes de vie qui engendrent énormément de problématiques environnementales, comme les changements climatiques, la perte de biodiversité, etc. En ce moment, nous ne sommes pas du tout prêts à faire face à ces enjeux. C’est pourquoi il faut préparer la transition écologique. Pour ce faire, on doit être capable d’anticiper le futur afin d’orienter nos systèmes vers des mesures plus durables. Or, au quotidien, on agit beaucoup avec une vision court terme pour répondre aux incertitudes, aux imprévus et aux crises, comme la COVID-19. On est pris dans le présent, alors qu’on devrait essayer de s’en détacher », résume la principale intéressée.

Additionner les expertises pour multiplier les connaissances

L’objectif du projet consiste donc à trouver de nouvelles manières d’envisager l’aménagement du territoire qui soient plus sobres en énergie et en ressources, mais aussi plus juste socialement, afin que tous en bénéficient. Pour relever ce défi de taille, Clara s’est inspirée du vieux dicton qui dit que deux têtes valent mieux qu’une. C’est pourquoi elle a sollicité l’expertise de chercheurs et d’étudiants universitaires de différents horizons, mais également de professionnels de terrain ou encore, de citoyens engagés. Quelque 350 participants provenant des quatre coins du Québec se sont prêtés à cet exercice de mobilisation des savoirs de plusieurs disciplines scientifiques. Rappelons que cette approche transdisciplinaire de cocréation figure au cœur de la mission du CIRODD, mais aussi de l’organisme Chemins de transition.

« Il faut colliger tous ces savoirs et ces compétences qui, bien souvent, ne se parlent pas. C’est absolument crucial si on veut développer des solutions systémiques. Pour y parvenir, on a réuni les gens afin qu’ils discutent de différentes visions de l’avenir. On leur a demandé quels étaient les éléments souhaitables à réaliser et ceux redoutables à éviter. À partir de cela, on trace des trajectoires jalonnées d’étapes structurantes qui nous permettront de changer de paradigme », fait valoir celle qui vient tout juste de terminer une maîtrise en aménagement et développement durable à l’Université de Montréal.

Ces pistes de solutions seront colligées dans un rapport final qui devrait être déposé à l’hiver 2023. Celui-ci sera présenté aux décideurs et aux élus des différents paliers de gouvernement, afin de les sensibiliser quant au rôle qu’ils peuvent jouer en intégrant ces recommandations à leurs stratégies d’action. La connaissance générée par le biais de ce projet de recherche servira aussi à nourrir les démarches de transition territoriale que de collaborateurs issus des milieux communautaires mènent auprès des citoyens et vice-versa.

CIRODD : la force du réseau

À titre de partenaire de ce projet, le CIRODD a octroyé une bourse à Clara afin qu’elle puisse prendre part au défi Territoire du projet Chemins de transition, en plus de lui donner accès à différentes ressources ainsi qu’à un précieux réseau de contacts. Une contribution qui a non seulement permis la concrétisation du défi Territoire, mais qui a aussi grandement influencé le parcours de la jeune étudiante.

« D’un point de vue personnel, une chance qu’il y avait le CIRODD. Sans son appui financier, je n’aurais pas pu rester aussi longtemps au sein de l’équipe de Chemin de transition et ainsi, acquérir les compétences qui m’ont permis de décrocher mon emploi au terme de ma maîtrise. J’en suis extrêmement reconnaissante.

« Grâce au CIRODD, j’ai également pu entrer en contact avec une foule de professeurs que je désirais mobiliser dans le cadre du défi Territoire. J’ai aussi bénéficié du regard de Philippe, étudiant au doctorat, qui travaillait alors à la rédaction d’un livre blanc sur l’innovation durable. pour le compte du CIRODD. Cet ouvrage a alimenté mes propres travaux. Et puis, il y a eu ma participation à l’École d’été 2021 du CIRODD où mon collègue Franck et moi avons animé un atelier de codesign. C’est intéressant puisque ça nous a permis d’avoir une vision 360 degrés de ce qui se fait en matière de transition écologique », mentionne-t-elle.

Les prochains mois de Clara seront dédiés à la rédaction du rapport final du défi Territoire. Par la suite, elle entend se concentrer sur le transfert et le partage des connaissances acquises tout au long de ce projet.

« J’ai hâte d’aller me frotter à la réalité du terrain dans le but d’alimenter la réflexion et de voir l’impact concret qu’on peut avoir », conclut-elle.