DÉFI ODD : la science, une affaire de créativité

Comment véhiculer des messages scientifiques complexes tout en s’assurant de se faire comprendre?

C’est autour de cette question que s’est organisée la table ronde réunissant Sylvie Lapointe, André-Yanne Parent, Grégory Pratte et Martin Primeau, donnant le coup d’envoi de la soirée de remise de prix du Défi ODD. Les quatre panélistes aux profils aussi variés que complémentaires ont décrit au public étudiant leurs façons uniques de communiquer la science et les objectifs de développement durable.

Selon Grégory Pratte, communicateur et responsable des affaires publiques chez Tricentris la coop, « on est tous au [niveau] primaire en matière d’environnement » et c’est pourquoi il faut « se redonner le pouvoir en écoutant les gens, en tendant la main à des personnes de tous les niveaux et en arrêtant de se parler entre nous ». C’est d’ailleurs le constat d’un grand manque d’écoute qui a motivé son désir de faire de la vulgarisation sur le recyclage. « Lorsqu’on parle d’environnement, on est généralement dans la culpabilité. On est très vocal, on parle de données, de rapports, mais on pense trop peu au récepteur,» soutient-il. Solution? Sonder les gens sur ce dont ils ont envie d’entendre parler et simplifier les messages au maximum pour répondre à leurs interrogations.

Dans une même optique, Martin Primeau, conseiller en relations médias à Polytechnique Montréal, évoque que ce qui le pousse à vouloir communiquer par l’entremise de son blogue et de son balado « Histoire de génie » est un désir de « mettre les faits issus de la recherche de l’avant afin de permettre aux gens de prendre des décisions plus éclairées ».

C’est un processus contraire de remise en question du sens de son travail de cinéaste qui a motivé Sylvie Lapointe, étudiante en anthropologie à l’Université de Montréal, à se laisser séduire à nouveau par les études et par le monde de la recherche. Son cheminement l’a mené à la réalisation que « la créativité et l’intuition sont intrinsèques à la science; elles ne sont pas deux choses distinctes ». Sa vision fait écho à celle d’André-Yanne Parent, directrice générale du Projet de la réalité climatique Canada, pour qui la créativité est un moyen d’expression important des enjeux environnementaux et des faits scientifiques : « la façon la plus efficace de communiquer est en racontant une histoire. On explore la créativité dans la façon de raconter son histoire », soutient-elle.

Lors de cette discussion animée par la soprano et étudiante à la maitrise en gestion et développement durable à HEC, Magali Simard-Galdès, les panélistes ont aussi pu échanger sur la place du ludique, de l’expérience et de l’émotion dans la manière de communiquer un message afin d’offrir des perspectives nuancées et de faire des choix éclairés. Martin Primeau a rappelé l’importance de se démarquer pour interpeller, notamment avec des messages forts et concis. Aussi, tel que souligné par André-Yanne Parent, il y a bon nombre d’émotions négatives associées à la crise climatique, mais il y a également du positif : « Cette crise nous ouvre un terrain de possibilités, des possibilités collectives de bien-être, mais il y a effectivement une urgence d’agir. Les gens sont préoccupés, mais ne savent pas par où commencer. On se concentre beaucoup sur les enjeux individuels alors qu’il faut plutôt adopter la lunette collective ».

La soirée s’est terminée par la diffusion des vidéos du concours et la remise des prix par Tony Leroux, vice-recteur adjoint à la promotion de la qualité au Vice-Rectorat aux affaires étudiantes et aux études de l’UdeM, et Talot Bertrand, étudiant à la maitrise, membre du comité étudiant ODD du CIRODD, CIRAIG-UQÀM :

 

Prix Université de Montréal : ODD en physique des plasmas, Charles Moderie et Amaia Driollet, FAS, Université de Montréal

Prix individuel Polytechnique Montréal : Comment le génie chimique va contribuer à sauver le monde, Sabrina Désilets, Polytechnique Montréal

Prix d’équipe Polytechnique Montréal : ODD7 : l’investissement d’Exocet pour le développement de l’énergie propre et abordable au Québec, Alec Mitchell, Olivier Verrette, Vincent Belzile et Mathieu Verville, Polytechnique Montréal

Prix coup de cœur CIRODD : Vers des villes et des communautés durables : la santé sexuelle des ados pour des sociétés plus équitables, Geneviève Fortin, ESPUM, Université de Montréal

Prix valorisation :
L’incertitude en soins infirmiers : un projet dans une optique de développement durable, Maude Crétaz, FSI, Université de Montréal

La discipline infirmière et les objectifs de développement durable, Haraz Mrad, Adèle Saives, FSI, Université de Montréal

Cet évènement et le Défi ODD s’inscrivent dans le cadre des activités du Laboratoire d’innovation Construire l’avenir durablement visant à promouvoir une recherche plus écoresponsable en collaboration avec l’institut de l’ingénierie durable de Polytechnique Montréal, la direction du développement durable de HEC Montréal et le CIRODD.